« Corps, Amour, Sexualité :

Les 120 questions que vos enfants vont vous poser »

aux Éditions Albin Michel

On l’aime pour...

 

– Sa vision positive, saine et décomplexée de la sexualité,

– La variété des aspects de la sexualité évoqués (dimension corporelle, amoureuse, légale, psychologique, …)

– Sa structure très claire : sur chaque thème, des pages sont destinées spécifiquement à chaque tranche d’âge (Ex : les 5-8 ans , pour les 7-10 ans, + de 10 ans),

– Sa mise en page et ses dessins colorés,

– La variété des couleurs de peau et orientations amoureuses des personnages représentés, pour que tout le monde se retrouve dans les dessins (Un tout petit peu plus de personnes en situation de handicap, et ce serait encore mieux…)

 
 

Et surtout, pour la modernité de son discours, par…

 

– Le respect porté au corps, pour éviter les complexes inutiles (l’utilité des poils, le « no-bra », la dissymétrie naturelle des organes sexuels, etc)

– La différenciation des sexes, genres et orientations sexuelles, et l’évocation des minorités (personnes intersexes, transsexuelles, etc).

– L’utilisation de l’écriture inclusive,

– Les explications simples, claires et fort pertinentes sur les sujets délicats comme le consentement, le harcèlement, le devoir conjugal, le porno…

Bref, de quoi faire évoluer le regard des parents aussi !

 
 

On a moins aimé ….

 

La grande maladresse de certaines explications anatomiques, que l’on invite les parents à modifier. Ex :

– La question n°21 présente l’érection comme douloureuse. Rajouter le mot « parfois » suffirait à tout changer. Ainsi que citer des solutions à cette situation éventuelle.

– A la question n°29, les termes « pénis de chair » et « de sang » ne sont pas très explicites, les détenteurs des premiers pouvant croire que leur érection n’est pas sanguine. D’ailleurs, si le sujet est effectivement pertinent à aborder, je suggere même d’éviter complétement ces termes, un peu effrayants… (ou alors, c’est que je lis trop d’histoire de crimes et de vampires ?… 😀 )

– Enfin, la réponse n°30 est carrément étonnante : « Le corps élimine son excédent de sperme grâce aux éjaculations nocturnes (…) Se masturber permet de diminuer leur fréquence en éliminant de manière volontaire l’excédent de sperme » …. Au secours ! 8( … Moi, je serais un pré-ado, je serais assez angoissé de lire qu’il va falloir « me purger » régulièrement d’un excédent de sperme … Au risque de quoi ? De voir mon pénis exploser ? Brrr…. (Ça se confirme : je lis trop de livres d’horreur… 😀 )

Parlons biologie

 

Alors, au passage, remettons les choses dans le bon ordre :

 

Les spermatozoïdes sont effectivement fabriqués en permanence chez l’adulte, mais ils se résorbent naturellement. Et bien qu’ils jouent un rôle très important (amener les chromosomes paternels à l’ovocyte), ils ne représentent que 1% du sperme (1).

De son coté, celui-ci, composé des liquides préséminal, prostatique et séminal, n’est pas du tout fabriqué en permanence, mais uniquement au moment de l’éjaculation. Donc il n’est JAMAIS en excédent….. (C’est d’ailleurs écrit dans le paragraphe précédent du livre. Visiblement, les différents auteurs ont oublié de se relire mutuellement. 🙂 )

 

Au sujet des éjaculations nocturnes, Joelle Smets, sexologue clinicienne belge, explique qu’elles « sont tout simplement mécaniques, dues à un relâchement des muscles lisses du pénis qui laissent alors pénétrer le sang (…) Elles se produisent plusieurs fois par nuit, environ toutes les 80-90 minutes, lors du sommeil paradoxal » suivie ou non d’une éjaculation. « Parfois le matin, l’érection peut être également due à la pression de la vessie (…) Elles ne sont liées ni à un rêve érotique, ni à un manque, ni même un désir ou une excitation. Elles sont tellement normales que les médecins les considèrent comme un baromètre de la santé » (2)

 

Ajoutons que les femmes aussi ont des érections, de jour comme de nuit. Le clitoris, les petites lèvres, les parois du vagin et les mamelons gonflent, changent de forme et deviennent plus sensibles, en cas d’excitation sexuelle, ou, comme chez les hommes, durant le sommeil.

Rappelons enfin qu’il existe également une éjaculation féminine, dont beaucoup de femmes peuvent témoigner bien que les scientifiques tardent à l’étudier.

Pour en revenir au livre :

Bon vous allez me dire : je vais pas expliquer tout ça à mon gamin ! Pas forcément, effectivement ! 🙂

Il n’en reste pas moins que ces sujets méritent d’être abordés en famille, en simplifiant : « le pénis et la vulve se gonflent parfois la nuit et au réveil, c’est normal. Parfois il y a du liquide qui s’en écoule. Et dans ce cas, faut juste changer les draps, c’est tout simple ». Et voilà nos gamins informés et rassurés. Que demande le peuple ?!

Bon, une fois ces quelques points d’anatomie rectifiés, on admettra que 3 ou 4 réponses erronées sur 100 questions, c’est un excellent score pour ce livre !

 
 

En conclusion

 

On remet souvent l’éducation sexuelle de nos enfants à « plus tard, quand ils auront une vie amoureuse »….Pourtant, ils se posent des questions dès le plus jeune âge, questions qu’ils n’osent pas toujours aborder avec nous, s’exposant ainsi à des croyances farfelues, dues aux fausses informations qui circulent entre copains…. Alors que leur dire ? Et comment ?….. Ce livre est une mine d’infos sur ce qui peut les intéresser, à lire ensemble ou à laisser à disposition des plus grands. Donc allez-y, achetez le, pour vous et pour les enfants de votre entourage…. Vous leur offrirez un VRAI TRÉSOR !

Allez, à plus les ami·e·s.

Virginie.

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